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vendredi 23 mai 2014

LE RÊVE DE L EUROPE DU SONGE AU MENDONGE



    Le rêve de l’Europe, du songe au mensonge






     Dans quelques jours, les électeurs européens vont désigner leurs représentants au Parlement de l’Union. 

     Pendant les cinq années qui suivront, des apparatchiks de partis et des ex-élus à recycler siégeront dans une Assemblée lointaine au pouvoir incertain. Ils alterneront les débats stériles et les approbations des décisions prises par la Commission. 

     Grande innovation, le Président de celle-ci sera élu. 
     
     Le choix n’est guère ouvert : soit un Allemand socialiste, soit un Luxembourgeois centriste, tous deux battus dans leurs pays réciproques. 
     
    Dans les deux cas, la politique de l’implosion permanente d’un continent qui existe de moins en moins au fur et à mesure qu’il s’élargit et accroît ses institutions sera poursuivie. 
     
     Soit, le Président de la Commission sera un représentant de la seule grande nation à avoir bénéficié de l’Europe et de l’Euro, soit ce sera celui d’un Etat artificiel, l’un des plus riches du monde en raison de son passé récent de paradis fiscal et de son activité bancaire.
     
     Beaucoup de penseurs utopiques et d’écrivains lyriques ont rêvé de l’Europe. En 1945, après la troisième guerre franco-allemande et la deuxième guerre mondiale, l’Europe de l’Ouest devait se reconstruire. 
    
     Elle qui avait dominé le monde allait perdre ses empires. La menace soviétique, l’affaiblissement d’une Allemagne diminuée et divisée, la nécessité de la protection américaine déterminaient les Européens à s’entendre. 
     
     Dans l’ambiance de l’époque, on a donc revêtu de lyrisme ce qui relevait de la nécessité. En 2014, les slogans qui tentent vainement de séduire les Européens déçus sonnent faux. L’Europe faisait rêver. Aujourd’hui, elle se contente de mentir. 
     
     Comme notre pays a été le véritable bâtisseur de l’Europe en tendant la main à « l’ennemi héréditaire », écrasé, occupé, déshonoré par le nazisme, l’ampleur de la déception y explique la taille des mensonges.

     L’un des bobards les plus utilisés par les politiciens est : « l’Europe, c’est la paix ».  On ne peut trouver meilleur exemple d’inversion entre la cause et l’effet. 
     
     La construction européenne a pris son essor pendant une guerre, qui pour froide qu’elle était, appelait l’Ouest à rassembler ses forces contre le communisme. 
     Si l’Europe de la Défense a échoué, la prospérité économique du Marché Commun qui avait bien d’autres raisons que son existence, a pu offrir un exemple de réussite qui a miné la confiance toute relative des populations dans le modèle socialiste imposé à l’Est. 
     Mais, ce succès était le résultat de la paix et non sa cause. Et la paix en Europe n’avait d’autre raison que la dissuasion américaine, britannique, française et notamment la certitude que les Etats-Unis et leurs alliés de l’Alliance Atlantique et de l’Otan réagiraient à toute agression. 
     
     L’opinion allemande a parfois flotté sur le sujet. Au début des années 70, le chancelier socialiste Willy Brandt a pratiqué une « ostpolititik » d’ouverture à l’Est, favorable à l’Allemagne, appuyée par l’URSS, mais qui affaiblissait l’Occident. 
     
     C’est après que l’URSS a, entre 1975 et 1980, acquis une suprématie mondiale heureusement brisée par le Président Reagan. L’Europe n’y a eu aucune part. 
     En Allemagne, une fois encore, les pacifistes clamaient : »plutôt rouges que morts » pour s’opposer au déploiement des euromissiles. 
     L’effondrement de l’URSS a été provoqué par la course aux armements et par son engagement en Afghanistan. 
     L’attraction exercée par l’Europe de l’Ouest sur les populations soumises aux soviétiques a sans doute joué un rôle, mais qui n’a pas été décisif. C’est en son centre que le système à bout de force s’est effondré.
     
     Récemment, notre illustre Président n’a pas hésité à déclarer que « sortir de l’Europe, c’était sortir de l’Histoire ». 
     Cette formule appartient aux poncifs qui ne résistent pas à un minimum de réflexion lucide. D’abord, elle repose sur l’idée que l’Histoire a un sens inéluctable. 
     On peut au contraire penser que l’Histoire connaît des cycles, que la constitution des Empires alterne avec leur éclatement. Mais si l’on croit que le progrès technique et le développement des moyens de communication, faibles avant le XIX e siècle, entraînent inéluctablement une marche vers l’unité, on peut évidemment craindre que celle-ci efface les identités et les différences. 

     Sont présents dans l’Histoire les acteurs de celle-ci, c’est-à-dire ceux qui peuvent encore prendre des décisions en fonction de leurs intérêts propres et en vertu de leur pouvoir souverain. En entrant dans une Europe Fédérale, la France sort évidemment de l’Histoire. 
     
     Lorsqu’en raison de la politique suicidaire de Napoléon III, militant des unions nationales, l’Allemagne est parvenue à son unité, les Etats médiatisés, comme la Bavière, si différente de la Prusse, sont sorties de l’Histoire, et par la petite porte. 
     
     Tous les malheurs de notre pays viennent de la préférence que nos dirigeants ont marquée pour de grandes idées creuses par rapport au Bien Commun de la Nation dont ils ont la charge. La France est un Etat-Nation, l’un des plus anciens et des plus constants. 
     C’est pour cela que sa place dans l’Histoire a été considérable. Entrer dans l’Europe, c’est sortir de l’Histoire, comme un affluent cesse d’exister quand il se jette dans le fleuve. On peut rêver d’une autre politique pour notre pays que celle qui consiste à suivre le courant.

     Il faut se méfier des grandes idées creuses qui masquent des desseins moins généreux ou ne cherchent qu’à donner une posture avantageuse à celui qui les formule. 
     
     De Victor Hugo à Jean Lecanuet, les Etats-Unis d’Europe ont été lancés comme un avenir inévitable et salutaire. En revanche, les brillants discours du premier n’abordaient guère le chemin à parcourir, ni les institutions à créer. 
     Victor Hugo promettait une fusion des pays comme il y eut une réunion des provinces. Il oubliait que celle-ci fut le résultat de guerres et de conquêtes. 
     Il situait la capitale de cette fédération européenne à Paris. Depuis, trois guerres ont opposé la France et l’Allemagne qui n’avait conquis son unité du vivant de notre poète que par la victoire de Sadowa, et Jean Monnet, l’un des pères de l’Europe actuelle qui souhaitait surtout voir disparaître notre Etat-Nation appelait les institutions fédérales à s’installer dans un petit pays. 
     Ce maniaque du détricotage de la France avait déjà proposé une fusion France-Royaume-Uni en 1940.        
     C’est de Gaulle qui permit à la France de maintenir d’abord son existence puis de reconquérir sa pleine souveraineté. 
     C’est lui encore qui disait aux Français que, si certains sautaient sur leur chaise, comme des cabris, en disant « l’Europe, l’Europe »… il fallait plutôt tenir compte des réalités. Le cabri, Jean Lecanuet, avait annoncé, en 1965, un Parlement et un Président pour une Europe des Peuples, et non plus des Etats.                  
     Imagine-t-on que les Français considèrent comme leur Président Van Rompuy ou Barroso, ou demain, Jean-Pierre Juncker ou Martin Schulz ? 
     Qu’il soit Californien, Texan, de la côte est ou de Chicago, qu’il soit blanc ou noir, protestant ou catholique, le Président américain est celui de tous les Américains, parle anglais et connaît l’Histoire de son pays, notamment les trois guerres qui l’ont constitué, agrandi et maintenu. 
     
     Un Président Européen sera toujours le membre d’une Nation qui a sa culture, sa ou ses langues et une Histoire faite de multiples conflits avec ses voisins. Les Etats-Unis d’Europe, l’Europe Fédérale sont des vues de l’esprit. 
     
     Les frontières nationales ne sont pas ces abstractions en ligne droite qui séparent les Etats américains.
     Pour créer une fédération, il ne suffit pas d’avoir des idées et des intérêts communs, il faut aussi, pour soutenir la volonté, une part d’affectivité. 
     
     Juppé, le technocrate froid, ayant flairé la difficulté, en fait un peu trop comme tout néophyte dans un domaine étranger. « Europe, mon amour », risque-t-il avant d’affirmer qu’il faut susciter un désir d’Europe. 
     
     Il se peut qu’il y ait un « désir d’Europe » très vif chez les Ukrainiens de Galicie, pour échapper à la Russie et accéder au niveau de vie de leurs voisins de l’Ouest. 
     Mais ce désir puissant, par exemple, dans les années 70, chez les Espagnols, s’est tari, avec l’habitude d’abord, puis avec le désastre économique que le pays affronte depuis six ans.. 
     
     L’Europe ne fait plus rêver les Européens. Elle est devenue « le plus froid des monstres froids ». Ce sont des parlementaires anonymes et lointains, c’est une commission pléthorique, qui imposent des normes, lancent des directives, publient des rapports sans que les Peuples se sentent le moins du monde impliqués dans le fonctionnement de cette machine, hier prometteuse et pourvoyeuse, aujourd’hui source de restrictions et de contraintes.  

     On peut être séduit par un homme ou une femme politique que l’on connaît parce qu’on l’a élu et qu’on peut suivre le parcours de ses idées jusqu’à leur réalisation. François Hollande a dû prendre conscience de cette part d’affectivité dans le désamour qu’il subit. 
     Le Président de l’Europe ne sera ni aimé, ni haï. Il laissera indifférents tous les Européens. On n’est pas amoureux d’un taux de déficit ou de dette. On peut, en revanche, être excédé par celui du chômage ou par les interventions intempestives d’un commissaire bruxellois sur les mesures prises pour protéger la France, son territoire et ses entreprises.
     L’Europe a une pensée unique dont l’auteur est Gribouille. Pour régler les problèmes de l’Europe, il faut plus d’Europe. 
     Ce n’est pas l’Euro qui est un obstacle, mais l’absence de gouvernement économique. Il n’y a pas le choix. Il faut plus de fédéralisme. 

     Comme dit Valls, la sortie de l’Euro serait une catastrophe. Extraordinaire démocratie que celle où l’on ne peut plus choisir ! Et l’on voudrait que les Européens se passionnent pour une politique qui ne laisserait de place ni à l’alternative, ni à l’alternance. 

     Un Mark sous-côté, un Franc, une Lire, une Peseta surévalués,  tel est l’Euro qui a creusé les disparités nationales au lieu de faciliter la convergence. 
     La France est, certes en raison de sa mauvaise gouvernance, le pays qui a vu le plus s’effondrer son industrie, se détériorer sa balance commerciale ( 61 Milliards de déficit en 2013 contre des excédents de 198 et 30 Milliards pour l’Allemagne et l’Italie). 
     Mais dès le départ, lors de Maastricht et de la décision irréfléchie de Mitterrand, l’industrie française ne pouvait rivaliser avec l’allemande que par les prix. 
     En l’absence de mesures suffisamment précoces sur le coût du travail, ou de dévaluation, la France risque de devenir un vaste parc d’attraction dont une partie de la jeunesse ira travailler en Allemagne, comme c’est déjà le cas à la frontière. 
     Les analyses de Philippe Villin, de Jacques Sapir ou de François Heisbourg, venus d’horizons assez différents, se rejoignent pour préconiser la fin concertée de l’Euro assortie d’une dévaluation des monnaies du sud. 
     Pour Heisbourg, ce serait même le seul moyen de sauver la construction européenne. Le rêve européen s’est dissipé. Il est temps maintenant d’arrêter les mensonges.
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Veuillez patienter...

http://pourquinousprendton.blogspot.fr/2014/05/soyons-fier-d-etre-francais.html



13 commentaires:

  1. L’UE, un rêve qui ne cesse d’être le cauchemar des peuples.
    1. L’Union européenne construction a-démocratique (despotisme doux et éclairé selon Jacques Delors), chausse-pied de la mondialisation libérale sous égide américaine et instrument d’asservissement du protectorat ouest-européen, nous prive de nos prérogatives de peuple souverain. L’euro, mark bis, en creusant les écarts de compétitivité transforme la France et le Sud de l’Europe en un vaste mezzogiorno. «La construction européenne est le temps qui permet à l’Allemagne de retrouver sa souveraineté pendant que la France perd la sienne» (Marie-France Garaud).
    La promesse de l’euro a été l’expédient qui a permis à l’Allemagne de faire accepter sa réunification ! Comble de l’ironie une décennie de politique du franc fort destinée à converger avec le mark en vue de l’euro nous a coûté la bagatelle d’un million d’emplois. Nous avons ainsi avec cette politique désastreuse pour notre compétitivité indirectement contribué à financer la réunification allemande !
    L’euro est une monnaie politique avec un vice de conception originel dénoncé dès le départ en 1992 lors du débat autour du référendum de Maastricht par Chevènement, Séguin et Pasqua. Dix-sept nations différentes par la culture, la langue, l’histoire, les structures économiques avec chacune une monnaie qui en est le corollaire ne peuvent avoir la même monnaie qu’à la condition de ne plus faire qu’un.
    C’est évidement totalement utopique. Utopie confirmée par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe qui a jugé qu’il n’y avait pas de peuple européen et donc pas de démocratie européenne et que par conséquent le dernier mot devait revenir au Bundestag. La nation est le lieu dans lequel s’exerce la démocratie mais aussi la solidarité. L’Allemagne n’est pas disposée pour telle ou telle région d’Europe à consentir les mêmes sacrifices que pour les länder de l’Est.
    @

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  2. Je pense qu initialement l Europe devait être une très bonne idée, mais de la façon dont elle a été programmée, pour être construite, elle était vouée à l échec. Aussi bon nombre de français n en voulait pas. On a voulu faire rentrer trop de pays endettés sans s être au préalable entouré de garantie, il n y a pas les mêmes règlements pour tous, certains pays sont avantagés d autres coulent. De plus chaque pays dont et surtout la France (avec son président et gouvernement de tordus) n est pas foutu de s occuper de son propre pays, alors je n arrive pas à comprendre comment ils peuvent s occuper des autres mis à part de prêter notre argent qu on ne reverra jamais. L Ukraine veut aussi y entrer et demande déjà pas mal d euros. L' EURO nous a achevé, tout a été surévalué, les prix ont flambé accentuant de plus en plus la misère pour certains et la richesse pour d autres.
    L Europe n écoute pas les desiderata des citoyens, il fait à sa tête, comme il veut et veut imposer sa façon de voir les choses sans savoir si cela est possible ou pas. Il impose. On se plie. Ça ne peut pas durer ainsi. Certains veulent en sortir, d autres la changer, nous verrons bien ce que le 25 mai va nous apporter. Une chose est sure c est que j irais voter et je sais pour qui.

    La Normande

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  3. Chacun voit l Europe à sa façon, personnellement elle ne me convient pas en l état actuel des choses, nous sommes peut être pressés de voir son évolution, mais depuis qu elle est en place je ne l ai rien vu faire extraordinaire pour la France.
    Comme le dit La Normande, l Europe ordonne, et on se plie à ses quatre volontés et dans ces conditions je ne suis pas intéressé. Si nous n étions pas prêt il fallait réfléchir avant et repousser sa mise en place, réfléchir après c est souvent trop tard.

    Olivier TREQUEL

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  4. En effet on peut dire que certains ont réé et y ont cru. Pour bâtir un Empire il faut en avoir les Moyens, pas seulement financier, ça ils savent ou prendre l argent, mais les moyens dans sa conception, tout envisager pour que chaque pays ayant intégrer l Europe puisse y trouver son compte et vivre heureux. Actuellement ce n est pas le cas, et nous subissons encore et toujours.Pourquoi pensez que l on prévoit encore d un taux d abstentionniste records? Pourquoi entendons nous que le FN va cartonner et se trouver Number One ? Parce que tout simplement le ras le bol s est installé et qu il faut que tout cela change mais pas qu avec des promesses, pas avec du vent ça on connait, on l a déjà en France.

    André BERGERAC

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  5. L' Europe comme ça c est de la connerie - Bruxelles fait ce qu il veut. Et en plus ça nous coûte un argent fou -

    Jean Jacques

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  6. Que l on paye tout ce beau monde qui fait partie du parlement Européen au SMIC, et je suis sur qu il y aura moins de candidats.

    Grégoire

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    1. Vous avez entièrement raison Grégoire, je suis d accord avec vous. Bravo.

      Nicole PLEY

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  7. Tout le monde a cru que l Europe allait être un véritable Paradis, mais ce Paradis est différend selon du côté que l on se trouve et de ce fait les avis sont très partagés sur son maintien. J ai toujours cru qu il n y avait qu un seul Paradis.

    Jean BOUVARD

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    1. C est drôle ce que vous dites Jean, j ai eu la même pensée que vous et je peux rajouter que nous avons là un Sacré Paradis qui n accorde rien au Français mais que notre hollande accepte tout. (heuuuu... quand je dis tout, je veux dire les ordres)

      Z@vor

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  8. Il y a toujours loin du RÊVE à la RÉALITÉ et bien souvent le rêve est INACCESSIBLE un peu comme les MIRAGES.

    Maurice SEPERS

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    1. Courte mais Excellente analyse Maurice - Je n ai rein à ajouter. RÊVONS il ne nous reste que ça.

      Jean BOUVARD

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    2. Je ne sais pas comment vous faites encore pour rêver. Personnellement lorsque ça m arrive ce n est pas de l Europe - Je suis MDR de ma réponse.

      Z@vor

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  9. Union Européenne(UE) ,États Unis(EU)....
    Bizarre vous avez dit bizzare!!!!!
    Fleur de lys.

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