Municipales 2014
Marseille : avec Mennucci, tout est permis...
Le
Point.fr - Publié le
Au sein même du PS, les critiques fusent contre les listes de Patrick Mennucci. La présence de Laurence Vichnievsky n'éclipse pas le clanisme ambiant...
Par Aziz Zemouri
Les listes déposées par le socialiste Patrick Mennucci à Marseille laissent songeur... Un ancien braqueur "qui a payé sa dette à la société" en position éligible.
Un ex-homme de main d'Alexandre Guérini qui a été visé par une plainte. Mais aussi une ancienne employée au service déchets du conseil général - le secteur d'activité qui vaut aux Guérini leur mise en examen pour association de malfaiteurs - très proche du frère du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, ainsi que des guérinistes de toujours ou leurs familles, et des "repentis", comme l'ex-directeur général des services de Jean-Noël Guérini...
Des dynasties familiales renforcées alors même qu'elles avaient été dénoncées dans le rapport sur la rénovation du PS des Bouches-du-Rhône, car "elles financent leur réseau grâce à l'argent des institutions qu'elles dirigent". Il y a aussi sur ces listes la femme d'un centriste qui a rallié l'équipe de Mennucci.
Sans parler de plusieurs rabatteurs communautaires, dont un salarié à la caisse d'allocations familiales - "désigné parce qu'il y côtoie beaucoup de monde" -, le représentant de l'Association du bien-être du soldat israélien - un soldat qui peut être également marseillais et électeur -, et de leur côté les Comoriens et les Arméniens n'ont pas non plus été oubliés.
Des collaborateurs parlementaires du député Mennucci, des subventionnés du conseil régional, dont il fut vice-président, ainsi que l'élue en charge de ces subventions ont trouvé leur place. Il faut aussi compter avec la cousine du candidat, son mandataire financier ou encore l'expert-comptable de son ancien garage, élu par ailleurs. Et tout un tas de cumulards.
Officiellement, les listes de Patrick Mennucci incarnent le changement et "la diversité des parcours de vie", selon le sociologue Jean Viard, porte-parole de la tête de liste PS. Celui qui occupait la même fonction auprès de Jean-Noël Guérini six ans plus tôt - et auquel il avait prêté sa plume pour un livre accommodant - avait pourtant regretté, dans un récent communiqué, l'absence auprès de Patrick Mennucci de personnalités reconnues pour leur compétence.
La magistrate Laurence Vichnievsky candidate
Mais, désormais, avec la présence de Laurence Vichnievsky, avocate générale au service civil de la cour d'appel de Paris, tout est rentré dans l'ordre, selon Jean Viard. "Sur nos listes, il y a de la diversité politique et culturelle. Marseille, c'est une ville d'enfants d'immigrés.En 2008, on était encore à l'époque des Corses et des descendants d'Italiens, rappelle l'intellectuel. Et l'arrivée de Laurence Vichnievsky à nos côtés est un symbole. La gauche a eu des démêlés judiciaires à Marseille.
Je souhaite qu'elle soit désignée première adjointe en cas de victoire." Élue erratique d'EELV, conseillère régionale, Laurence Vichnievsky n'a apparemment rien vu des dysfonctionnements - dénoncés par la chambre régionale des comptes et relayés par la Cour des comptes - de l'institution dirigée par Michel Vauzelle - avec Patrick Mennucci comme vice-président.
Pour en arriver à ce résultat, les socialistes ne se sont pourtant pas fait de cadeaux. "Les listes ont été déposées dans le désordre. Patrick n'a pas encore assis son autorité", déplore le conseiller général Michel Pezet.
Lorsque Garo Hovsepian, le maire sortant du 7e secteur (13e et 14e arrondissements), s'est rendu vendredi en préfecture inscrire ses colistiers, il a vu débouler Yves Botton, l'homme de confiance de Patrick Mennucci, lui donnant ordre de surseoir.
"Des arbitrages étaient encore possibles", indique-t-on dans l'entourage du candidat. Mais Garo Hovsepian désobéit.
Toutes les listes sont le résultat d'un rapport de force entre les candidats aux primaires, hormis Samia Ghali et Marie-Arlette Carlotti qui ont réussi à sanctuariser la leur. Comprendre : les deux élues ont recruté seules leurs colistiers sans tenir compte de l'avis de Patrick Mennucci.
Mennucci suscite l'agacement dans son camp
Garo Hovsepian, avec une assise politique faible, a dû céder quelques places. Non sans éclats de voix, comme lors de la réunion qui s'est tenue lundi après-midi au siège de la fédération où la plupart des têtes de liste étaient réunies et où Patrick Mennucci cherchait à imposer ses supporteurs dans une ambiance délétère. Ainsi, Patrick Mennucci ne refuse rien à Christophe Masse, tête de liste dans le 6e secteur, qui pourtant avait mené une fronde anti-Mennucci au sein du groupe PS à l'hôtel de ville au début des primaires.Son nouvel ami étend son influence jusque dans le 7e secteur : il a réussi à placer sa soeur, qui est en même temps sa collaboratrice au conseil général, en deuxième position derrière "Garo".
Ainsi que Félix Weygand, fils de l'ancien patron du conseil général des Bouches-du-Rhône. Il est vrai que Christophe Masse est un homme de consensus. Ne vient-il pas de recruter la fille de Jean-Noël Guérini au sein du service juridique de 13 Habitat, la structure HLM du conseil général qu'il gère ? En avançant ses pions dans un secteur où les militants socialistes ne l'apprécient guère, Patrick Mennucci suscite l'agacement de Samia Ghali et de Garo Hovsepian, qui décident alors de quitter la salle, manifestant ainsi leur mécontentement.
Patrick Mennucci a carrément tenté de faire annuler les listes déjà déposées. En vain. Le lendemain, c'est au tour des Parisiens de Solférino, Alain Fontanel, qui gère la Fédération des Bouches-du-Rhône depuis Paris, et Christophe Borgel, secrétaire national aux élections - par ailleurs député -, de faire pression sur Garo Hovsepian dans sa mairie.
En réunissant l'ensemble des candidats présents sur sa liste, Fontanel et Borgel entendaient atteindre le quorum pour reformer une nouvelle liste avec des "mennuccistes" éligibles. Selon des témoins, il s'agissait de trouver une place au président de la commission des marchés de la communauté urbaine. "C'est la foire d'empoigne.
Du temps de Gaston Defferre, jamais un candidat de secteur ne serait allé en préfecture dans le dos du candidat. Malheureusement, Patrick Mennucci n'a pas réussi à s'imposer aux chefs de clan", affirme Michel Pezet.
Il n y a pas qu avec cet oiseau que tout est permis, sa façon de procéder est bien celle d un socialiste, rien que pour me FUN j aimerai qu il se prenne une claque et même LA CARLOTTI et cela sans être MARSEILLAIS.
RépondreSupprimerMaurice SEPERS
LES POLITICIENS n on aucune honte, chez eux c est comme chez les cochons
RépondreSupprimerOn dit que tout est bon.
La Normande